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26/06/2021
L'histoire de ce batteur dans un groupe de métal qui se réveille un jour avec de sérieux acouphènes permet de rappeler que, si l'on perd des capacités auditives, il n'y a aucune chance de les retrouver. Je ne suis pas un fan des concerts "live" mais j'en ai fait quelques-uns et je suis toujours surpris par la puissance de la sono (et encore plus par ceux qui vont se coller devant les baffles !). Visiblement il y a quelque chose que je ne comprends pas dans cette façon de faire mais je me dis que sonoriser des salles immenses ne doit pas être évident et que prendre en pleine tête le son qui sort d'une baffle doit procurer des sensations "physiques" qui visiblement peuvent plaire.

Le film montre comment ce musicien se débat avec ce problème qui lui pourrit sa vie personnelle et professionnelle. Son passage dans une communauté de sourds dirigée par une sorte de gourou est à la fois intéressant et frustrant : en restant focalisé sur le personnage de Ruben et en ne montrant de la communauté que ce qu'en dit son dirigeant, on peine à prendre la pleine mesure de ce lieu. L'importance d'être séparée de sa conjointe, les cours en classe avec les plus jeunes, l'absence de communication avec l'extérieur.... il est bien joli d'expliquer que l'on soigne l'esprit et non les oreilles mais cela diminue l'influence de ce lieu sur le parcours du personnage.

La possible opération pour poser des implants, la raison pour laquelle la communauté refuse ce genre d'opération, la différence entre ce que peut ressentir un sourd de naissance et une personne devenue sourde une fois appareillée, ce choix de vie non intégré dans la société... il y a de nombreuses questions qui mériteraient qu'on s'y arrête mais le film avance, suivant son personnage principal dans une quête un temps mise de cotée avant qu'elle ne revienne au premier plan.

L'acceptation du handicap passerait par la renonciation à un monde que l'on a connu ? Surprenant comme message. Je ne suis pas loin de le partager, pensant aux sportifs de haut niveau qui se blessent (ou qui simplement vieillissent... n'est-ce pas messieurs Federer et Nadal) ce qui peut les amener à renoncer à leurs rêves de victoires... mais, je pense, aussi au monde de "bienveillance" qui nous entoure, ce monde dans lequel il ne faut surtout pas dire que quelque chose est inaccessible, où l'on étaye un maximum pour que tout le monde puisse atteindre ses rêves (et souvent se prendre un mur et hurler son incompréhension quand, enfin, on explique que non, tout le monde ne peut pas être astronaute !).

Au final le film ne cherche pas l'appellation "feel good movie" et je lui en suis reconnaissant. Ce n'est pas non plus un documentaire. C'est un petit film sans prétention qui déroule son histoire sans trop se poser de questions. Un film honnête qui prend son temps (2h00) mais un poil frustrant tant le matériau aurait pu être traité de manière moins conventionnelle. Un film à voir (et entendre) mais pas un film marquant... pour le moment (je me demande si je ne suis pas un peu dur avec lui et j'hésite au moment de finir cette critique à le faire basculer en @@+... ce qui se fera peut-être au moment du classement de fin d'année suivant la qualité des films vus d'ici là !).
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